lundi 19 janvier 2015

Les règles des croyances : L’imagination

                                            Les règles des croyances 

Quatrième règles

                        L’imagination :

Si je ne peux voir, de la Mecque où je suis, ma maison à Damas, je peux me l'imaginer comme si je la voyais.
L'imagination complète les sens.
L'imagination a t'elle une limite ou est-elle illimitée ? Puis-je imaginer une chose que je n'ai pas saisi avec mes sens ? Selon les psychologues, l'imagination est de deux sortes : l'une référentielle, comme le fait d'imaginer ma maison à Damas alors que je suis à la Mecque, l'autre créative comme celle des poètes, conteurs, peintres et tous les autres artistes.
Observez les imaginations de ces artistes, ont-ils apporté une chose n'existant pas dans la réalité ? Celui qui a sculpté "Vénus" a-t-il apporté une
image nouvelle, ou a t-il rassemblé des morceaux de la réalité ? Il a pris le plus beau nez qu'il a vu, la plus belle bouche, le plus beau corps, les a rassemblés, il a, en fait, apporté du nouveau mais ce nouveau est composé de parties anciennes. Le sculpteur de la statue du "veau ailé Assyrien" au Musée de Paris, a posé la tête d'un homme sur le corps d'un veau, et lui a donné des ailes. Une image nouvelle, constituée de parties anciennes. Il en est ainsi de l'animal étrange qu'a imaginé Al-Qazwînî. Les imaginations des poètes quoiqu'elles puisent au fond de la métaphore, la comparaison, l'allusion, et dans les hyperboles, elle ne saurait être qu'une reconstitution de parties éparpillées dans la réalité. Si nous exagérons dans le mélange des différentes parties, nous trouvons que l'imagination elle-même, devient incapable de contenir cet assemblage. Prenez par exemple, une partie du monde des odeurs et une partie du monde des sons, dites tel chanteur a entonné une mélodie parfumée à l'eau de rose, ou tel parfum a une odeur de couleur rouge et proposez cette image à votre imagination, vous allez vous rendre compte que vous ne pouvez l'imaginer, bien que toutes ces parties sont du monde réel. Nous ne pouvons nous imaginer une mélodie parfumée, ou une odeur rouge et nous n'imaginons que les trois dimensions (longueur, largeur et hauteur), nous ne pouvons imaginez une quatrième dimension ni un cercle sans circonférence, ni un triangle sans angles. Comment pouvons nous donc imaginer le Jour dernier alors que c'est un monde différent du nôtre ? Vouloir s'imaginer la vie future c'est demander au foetus d'imaginer la vie d'ici-bas.
Si nous avions la possibilité de communiquer avec le foetus et lui celle de nous répondre, nous lui demanderions : qu'est ce que l'univers ? Il dirait : l'univers est cet ensemble de membranes qui me couvrent et ces obscurités qui m'entourent. Nous l'informerions que dans notre univers se trouvent le soleil et la lune, le jour et la nuit, la terre et la mer, la plaine et la montagne, des déserts arides, et des champs. Il ne comprendrait pas le sens de ces paroles, et même s'il les comprenait, il ne pourrait en imaginer la réalité.

C'est le sens du propos d'Ibn 'Abbas : "La vie d'ici-bas ne partage avec l'audelà que les noms des choses". Le vin dans l'au-delà est différent de celui de cette vie. Il en est de même du feu de l'Enfer et du pont placé au-dessus de celui-ci (Sirât).

La quatrième règle stipule que l'imagination humaine ne peut contenir que ce que les sens saisissent.

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